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La vision d’un chef d’orchestre du rap

📀 Myth Syzer – Bisous (2018)

Le chef d’orchestre est un musicien chargé de coordonner les artistes qu’il dirige en leur imposant une pulsation commune, orientant l’interprétation d’une œuvre. En 2016, le rap français s’est aligné lors d’une symphonie romantique derrière un chef d’orchestre de talent : Myth Syzer.


Beatmaker, interprète et membre du collectif Bon Gamin, Myth Syzer à surement déjà croiser vos oreilles derrière des productions pour Joke, Damso, Prince Waly, Hamza, Jazzy Bazz ou encore le rappeur américain Perrion pour qui il a produit un album de 19 titres.


La musique de l’artiste marque rapidement dès la 1ère écoute. Un nombre d’influences riches se bousculent derrières les notes de Myth. De la génération Doc Gynéco et Michael Jackson, sa jeunesse sera marquée par des albums comme 2001 ou The College Dropout.


Il se passionne rapidement pour les productions musicales et raconte en interview que petit il essayait déjà de modeler des mélodies dans sa tête, pour améliorer les musiques qui ne lui plaisaient pas. Il commencera aussi à s’intéresser aux albums de producteurs.


Après plusieurs années d’entrainement avec son ami d’enfance Ikaz Boi, il commence à placer ses 1ères instrus chez Loveni ou Ichon mais aussi l’une des premières mixtapes de Joke. Les années passent, l’artiste s’impose et l’envie d’interpréter ses titres monte en lui.


Quand le beatmaker approche le micro, il a déjà accumulé un bagage de qualité et a suffisamment digéré ses influences pour avoir une patte unique. Au-delà de productions riches, on ressent son intérêt pour les flows d’Hamza ou de Muddy Monk.



Après pratiquement une décennie de bons et loyaux services, Myth Syzer devient notre chef d’orchestre romantique. Il sort Bisous le 27 avril 2018, un album solaire extrêmement bien produit où l’artiste interprète chaque titre avec des invités de bande qualité.


Un projet de 13 titres bien plus proche de la variété et de la pop 80s que du hip-hop mainstream. Une nostalgie amoureuse se dégage rapidement dans les thèmes abordés et va constituer le fil conducteur de l’album entre séduction et rupture difficile.


Les textes sont très kitsch, enchaînant les déclarations d’amours impossibles mielleuses, pourtant ils s’inscrivent ici parfaitement dans l’esthétique du projet. On se sent transporter au bord d’une piscine en pleine été à la rencontre d’un amour qui se révèlera impossible.


Cette mélancolie romantique est parfaitement transcrite dans le visuel de l’album représentant un bouquet de fleur tombé au sol avec une colorimétrie rétro saturée.


Le vinyle noir désormais très recherché vient parfaitement recréer cette ambiance sur la platine.


Pour parfaire son ambiance, Myth Syzer a recruté dans son orchestre des pointures : on retrouve forcément le crew Bon Gamin, un Hamza dans sa période 1994, la bilingue Lolo Zouai mais aussi la légende Doc Gynéco, une de ses grandes influences d’enfance.


C’est sûrement sur le single “Le Code” que vous avez découvert le projet. Balade entêtante d’un amoureux qui n’a plus le code de l’immeuble de son ex avec une parfaite harmonie entre Muddy Monk, Bonnie Banane, Ichon et évidemment notre cher Myth Syzer.


L’album marque donc par ses performances mais aussi sa production. Un mélange de couleurs vives porté par des airs bouncy à souhait. Les synthés rétros et basses groovy nous font flotter dans cet univers léché. On se laisse happer sans peine dans ce miel.


6 mois plus tard, Syzer sortira "Bisous Mortels". Un album dans un style bien différent que l'on pourra aborder si un vinyle voit le jour ! En tout cas, une chose est sûre : avec ces 2 projets, Syzer est arrivé exactement là où il voulait être.


Notre chef d’orchestre a su diriger ses nombreux invités comme des instruments. Chaque voix apporte sa touche unique mais cohérente dans une symphonie aux couleurs saturées entre peine et amour.


Rédacteurs : Victor, Johan

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